POÈMES - NOUVELLES - LIVRES
LA PELUCHE
Sylvain, couché sur le ventre, pleure à chaudes larmes.
Il est dans sa chambre, seule une vieille peluche le regarde.
Malgré dix-huit ans, il n’a jamais voulu abandonner ce lapin
Qui trône sur une étagère, les yeux fixés sur l’ami câlin.
Une bêtise d’un matin, et voilà Sylvain recevant une fessée.
Il ne pensait plus la recevoir, mais une plainte d’un voisin gêné
Et voilà pantalon baisé, notre garçon en position délicate,
La chaleur précède la douleur, les gifles aux suppliques.
La punition tombe sans merci, le slip se baisse découvrant ses fesses
Comme derrière un rideau de théâtre, l’acteur se montre au public.
Ainsi montré à la foule, la timidité en est-elle la cause ?
Mais sa peau rougie en un instant, une main ne cessant d’applaudir.
Il se trémousse sur des genoux, demande pardon à son fesseur,
Des lanières entrent dans le jeu, le garçon n’a plus l’âme d’un penseur :
Il redevient un instant un enfant, son lapin lui manque déjà,
Il viendra y chercher refuge, il est sûr que sa peluche le consolera.
Ne riez pas de lui chers amis, cela aurait pu vous arriver
Couché sur le ventre, pleurant à chaudes larmes
Malgré votre âge, de chercher un lapin en peluche
Qui trône dans votre cœur, pour recevoir un tendre câlin.

chanson inspirée de la Peluche

QUESTIONS
Pas l’âge pour une fessée ?
Mais es-tu sage dans tes pensées ?
Faut-il te battre à cet instant ?
Y a t’il pour cela un moment ?
Faut-il décrocher ce martinet ?
Baisser ce pantalon au mollet ?
Dénuder ces fesses blanches ?
Pourquoi regardes-tu ce manche ?
Ces lanières te font-elles peur ?
Penses-tu donc qu’on en meure ?
Est-il temps de demander pardon ?
Tes sanglots sont-ils assez longs ?
Penses-tu que tes fesses ont rougi ?
As-tu envie d’être dans ton lit ?
Que regardes-tu dans cette glace ?
Si ce garçon n’était que ton image ?
N’as-tu plus l’âge pour une fessée ?
Mais es-tu sage dans tes pensées ?
SCÈNE D'AMOUR
Les flammes d’un feu dansent sur leurs corps nus
Deux garçons à l’âge des anges s’embrassent
Leurs langues mélangent des odeurs amoureuses
Les mains découvrent l’autre, leurs sexes sont tendus
Les plaisirs d’une fessée colorent leurs peaux brunes
Parfois une claque revient mettre de l’émoi
Ce qui ne laissent pas nos garçons sans voix
Puis d’une caresse à la tendresse d’un geste
Un garçon s’allonge sur un drap de soie
Le corps comme un sanctuaire de son dieu
Se prépare à recevoir l’offrande de son pieux
Mais avant cet hommage, une fessée majestueuse
Réchauffe le corps consentant à cette avance
Le garçon pour son amant, résiste de son mieux
La récompense de caresse l’empêche de remontrance
L’excitation des amoureux approche du zénith
Pour eux la fessée et la tendresse ne sont plus un mythe
Devant les flammes d’un feu, deux corps nus dansent
Les actes de l’amour n’ont-ils pas les grâces d’une danse ?
La jouissance se mélange aux crépitements du feu
Les corps se reposent, ils sont beaux et jeunes
Par l’amour ou par l’âge, la question ne se pose pas,
Par la jouvence d’une fessée, alors là pas de doute.


L'INCONNU DU MÉTRO

Le garçon dans le métro me regarde,
Il porte un habit moulant, un pantalon saillant,
Il donne envie pour un instant de croire aux anges
Vient-il d’un autre pays, son regard devient gênant
Dans ses yeux clairs, des flammes dansent
Des larmes glissent sur ses joues, perd-t-il un amant ?
Ou viens-t-il d’une punition méchante ?
Mes fantasmes reviennent en galopant,
Il devine mes pensées de caresses délirantes,
Dans une station au nom d’un autre temps,
Le garçon descend, prenant une marche nonchalante,
Disparaît sans un regard pour cet instant
Où nos regards se sont croisés sans aucune méfiance
Instant de bonheur dans un métro épuisant
D’un garçon à l’imagination débordante,
Et d’un autre sans doute où la vie mordante
Ne laisse pas de place à de tendres moments.
