LES AVENTURES DE CYRIL

8 épisode - 6 décembre 2003

CYRIL AUX QUINZE ANS DE CLEF

Bonjour chers amis de Clef ! Il y a un moment que je ne vous avais pas donné de nouvelles, mais mon maître et moi boudions depuis quelques temps. Après la dernière nuit, en faisant le ménage, j’ai, sans le faire exprès, cassé le vase offert par sa maman. Croyez-moi celui de Soissons, à côté, c’est de la petite histoire ! Sans connaître les raisons de cet incident, il s’est précipité sur moi, m’a soulevé comme un vulgaire paquet de linge, m’a emmené dans la chambre, plié en deux sous le bras tout en commençant à me claquer les fesses vues que, comme par hasard, elles se trouvaient du bon côté, m’a allongé en travers du lit, m’a attaché les chevilles et les poignets et m’a laissé un moment seul pour me permettre d’imaginer ce qui m’attendait…


En pleine méditation sur le lit, nu (sur son ordre je dois faire le ménage, la cuisine, le repassage à poil), je trouvais qu’il mettait du temps à revenir. Non pas que je m’impatientais de la raclée qui devait me tomber dessus, mais je commençais à avoir froid.


Où as-tu rangé mon martinet ?


Le comble ! C’est le puni qui doit trouver l’instrument perdu. Je lui répondais sèchement. Ce qui me valut une fessée à la main de toute première qualité et vingt-quatre coups de cravache. Je décidais, après cette raclée, de le bouder et d’aller me consoler chez un copain à lui : Marcel..

J'ai cassé le vase offert par sa maman
Les fessées d'Alix

Mais voilà, cinq mois chez Marcel suffisent à vous rendre compte qu’il manque quelque chose à ma vie quotidienne. À chaque fois que je faisais une bêtise, ou lorsque j’oubliais le dimanche d’aller chercher les croissants, ou lorsque ma tenue vestimentaire n’était pas de bon goût, ou lorsque j’étais énervé, ou lorsque je restais des heures au téléphone… bref, lorsqu’il fallait que l’on s’occupe de moi… rien ! Ou plutôt, si : un sourire pour mes âneries, des croissants surgelés le dimanche suivant, des vêtements de son goût sur mon lit le matin, des caresses pour me calmer, et un portable à carte pour mes communications… Alors qu’avec mon Maître, cela aurait été une bonne fessée manuelle pour me rendre intelligent, les striures du martinet sur les cuisses pour dire bonjour à la boulangère, le paddle pour me faire aimer ces couleurs, la serviette mouillée sous la douche pour mes petits nerfs, et la cane pour la facture de téléphone. Bref, ce qu’il faut pour satisfaire tout le monde.

Il me fallait donc trouver un moyen et, conseillé par mon ami Loïc, je décidais d’aller de ma propre initiative, ce qui n’était jamais arrivé (vous pouvez vérifier) ; je réservais au grand repas du CLEF le samedi 6 décembre 2003. Faut-il que je l’aime…

Assis dans un coin d’une table avec Loïc, je cherchais mon maître. Les serveurs habillés en tenue de travail entrent pour se présenter. Pour les quinze ans, le Président nous fait un petit discours (ce qui n’est pas son habitude). Puis le repas commence, et je ne vois toujours pas mon amant. Les serveurs torse-nu retirent les plats et un superbe gogo brésilien nous fait un strip-tease du tonnerre. Cela chauffe la salle au point que les serveurs se retrouvent tous en slip.


La salle est plongée dans le noir, une musique, un tango, deux garçons, Lionel et Bruno, nous le dansent. Le public émerveillé par la prestation se lève et applaudit au moment où Lionel est soulevé de terre et entraîné dans une ronde puis, passant sur les épaules, est projeté sur le carrelage de la salle et glisse sur le sol montrant qu’il est rejeté par son amant. L’émotion de cette danse passe dans le public et c’est sous des longs applaudissements que nos deux amis quittent le centre de la salle. Le président me dira après que c’est la première fois qu’il y a un tel remerciement pour un spectacle.


Cela devient chaud, un second gogo, beur celui-là, et les serveurs jettent leurs slips dans la salle. Je cherche toujours avec l’aide de Loïc mon maître. Un des danseurs, Lionel, habillé en pyjama, nous fait un magnifique solo d’un garçon qui n’arrive pas à dormir. Le public est enchanté par sa légèreté et sa prestance.

Le gâteau arrive avec le père Noël, et les serveurs qui jettent des petits nounours et autres gadgets dans la salle, des ballons également lancés passent de mains en mains. On sent une convivialité et que tous sont là pour s’amuser dans la bonne humeur.

Le président remercie les sponsors : PROJECTION VIDEO, où j’irais regarder un film un soir, MENSTORE, qui offre depuis des années un bon d’achat aux serveurs, et BO SLIP, qui me donne une idée de cadeau pour Noël car ils ont une superbe boutique avec des sous-vêtements et en plus ils sont mignons à croquer !

Mais toujours pas mon maître. Je cherche dans les salles où maintenant les fessées se donnent à coeur-joie (il n’y a pas que des fessées, d’ailleurs !). Désespéré, je vais au bar prendre une bière. Je questionne Lionel, notre superbe danseur. Il me dit qu’il n’est pas venu car il n’a pas le moral et qu’il préférait rester à regarder STAR ACADEMY en compagnie de Chiffon et du poisson rouge.


J’avais honte. Je décidais d’aller le voir chez lui. J’achetais le nouveau DVD pour lui en faire cadeau.

Je suis devant sa porte sur le palier. Je me déshabille totalement, je sonne et me mets à genoux avec une cane que le président m’a prêtée. Mon maître est là. Il me fait entrer. M’embrasse avec fougue sur la bouche. Puis, sans un mot, je me place en position dans le salon. Je vois notre chat qui vient se faire caresser et passer entre mes pieds puis, habitué à me voir ainsi, s’installer confortablement sur le canapé en cuir à côté du bocal dans lequel le poisson a arrêté de tourner en rond pour, lui aussi, admirer le spectacle. Les connaissant, je sais qu’ils approuvent…


Quinze coups ! Pour fêter à notre manière les quinze ans de Clef. Nos retrouvailles, il les a consacrées dans notre lit en me faisant l’amour toute une partie de la nuit. Mais cela c’est notre jardin secret.